Apprendre à apprendre : la compétence cachée de la reconversion

🔁 Reprendre sa place d’apprenant

Reprendre une formation à 35 ou 45 ans, ce n’est pas seulement changer de métier.
C’est accepter de redevenir apprenant, après des années à être “celui qui sait”.
Et ce basculement est souvent le plus difficile.

Beaucoup arrivent en formation avec des réflexes professionnels bien ancrés :
ils veulent comprendre vite, aller droit au but, “ne pas perdre de temps”.

Mais apprendre, c’est l’inverse :
c’est accepter de ralentir, de se tromper, de recommencer.

Chez Asbéo, on voit souvent des stagiaires dire, dès le premier jour :

“Je ne suis plus à l’école, moi.”

Et pourtant, c’est bien l’école qu’il faut retrouver.
Pas celle des notes, mais celle de la curiosité, du tâtonnement et de la découverte.

🎯 Apprendre à apprendre : la vraie compétence de demain

En reconversion, on cherche souvent le bon diplôme, le bon logiciel, la bonne méthode.

Mais la compétence qui détermine tout le reste, c’est celle-ci :

Savoir apprendre, désapprendre et réapprendre.

Les métiers évoluent, les outils changent, les logiciels se mettent à jour.
Celui qui sait apprendre s’adapte.
Celui qui ne sait qu’appliquer finit toujours par décrocher.

Prenons un exemple concret : Lors d’une formation Excel, un stagiaire demande :

“Est-ce qu’il faut tout retenir par cœur ?”

Le formateur répond :

“Non, il faut surtout savoir retrouver l’information quand vous en avez besoin.”

Et il lui montre comment utiliser la fonction d’aide, la recherche intégrée pour vérifier une formule.

Apprendre à apprendre, c’est déplacer le centre de gravité :
De la mémoire vers la méthode.
De la certitude vers la curiosité.

🧩 Les trois freins typiques des adultes en reprise

1. Le réflexe du “tout ou rien”

Beaucoup pensent qu’ils doivent tout maîtriser immédiatement.
En bureautique, cela se traduit par :

“Si je ne comprends pas la mise en forme conditionnelle, je suis nul en Excel.”

Le formateur recible :

“Non, vous êtes en train d’apprendre Excel.”

L’objectif, ce n’est pas de tout savoir, c’est de savoir progresser.

2. Le besoin de validation

Les stagiaires cherchent souvent la confirmation :

“C’est bien comme ça ?”

Ce réflexe traduit une peur de mal faire.

Le rôle du formateur est de renvoyer la question :

“Et toi, qu’en penses-tu ?”

Peu à peu, le stagiaire apprend à faire confiance à son raisonnement, pas seulement au regard du formateur.

3. La peur de l’oubli

Certains s’inquiètent :

“Si je ne pratique pas, je vais tout oublier.”

C’est vrai… partiellement.
Mais ce n’est pas une fatalité : l’oubli fait partie du cycle d’apprentissage.
On ne perd pas, on consolide.
Chez Asbéo, on conseille souvent de reprendre les exercices quelques jours plus tard, l’effort de rappel renforce la mémorisation.

💡 Comment réapprendre à apprendre

1. Ralentir pour mieux ancrer

Dans les formations Word ou Excel, certains veulent aller vite, “faire le programme”.
Mais l’efficacité vient du temps pris à comprendre le pourquoi.

Un formateur Asbéo prendra le temps de demander :

“Pourquoi cette formule marche-t-elle ici et pas là ?”
“Qu’est-ce qui te fait penser que c’est la bonne mise en page ?”

Chaque question développe la pensée critique.

2. Se créer des rituels d’apprentissage

Plutôt que d’essayer d’apprendre 6 heures d’un coup, on conseille :

• 20 minutes par jour de relecture,
• un mini-exercice “revue de la veille”,
• une note personnelle : “Ce que j’ai retenu aujourd’hui.”

Ces petits rituels valent mieux qu’une immersion ponctuelle.
Ils ancrent le savoir dans la durée.

3. S’appuyer sur les autres

Dans nos sessions PowerPoint, un stagiaire dit souvent :

“Ah, je n’y arrivais pas ! … et elle m’a montré un raccourci que je ne connaissais pas.

Apprendre à apprendre, c’est aussi apprendre à s’inspirer des autres, à observer, à échanger, à poser des questions sans gêne.
C’est retrouver le goût du collectif dans l’apprentissage.

🌿 En conclusion

Réapprendre à apprendre, c’est avant tout changer de posture.
Passer du contrôle à l’exploration, du “je dois savoir” au “je peux comprendre”.

En reconversion, ce n’est pas la vitesse qui compte, mais la régularité.
Pas la mémoire parfaite, mais la curiosité active.

Parce que le plus beau signe d’une reprise réussie, ce n’est pas de tout maîtriser, mais de retrouver le plaisir d’apprendre.